CLÔTURES, GARDE-CORPS, PORTAILS.

Les clôtures, limites de propriétés, de jardins, de terrasses.

Ce type de fonction convient bien à l’Art décoratif. La rocaille peut composer un mur plein en limite des propriétés. En arrivant de Bergerac, un mur clôture le jardin d’une propriété, à l’entrée de Lalinde. La maison se trouve sur l’axe routier principal, très fréquenté. Seule la face extérieure du mur est travaillée, des piles en forme de troncs sont visibles de la chaussée alors que, côté jardin, elles ne présentent aucune imitation en faux-bois. Les parties pleines entre les troncs sont conçues de la même façon, avec des imitations de planches et des croisillons en bois à l’extérieur et lisses du côté jardin.

Sur la commune de Lembras (Dordogne), existe une grande rocaille qui forme une balustrade et clôture les limites de la propriété. La personne (en photo) donne une idée de la hauteur moyenne des troncs d’arbres et du mur de soutènement du terrain, surmonté de la rocaille. Une entrée permet l’accès au terrain. De part et d’autre de l’escalier, en bout de mur, deux sièges sont réalisés par le rocailleur. Nous verrons d’autres exemples de sièges sur la commune de Lalinde, également en bout d’escalier. La distance entre Lembras et Lalinde n’est que d’une vingtaine de kilomètres et en comparant les deux rocailles, on est frappé par la similitude des deux ouvrages. Une autre rocaille qui forme une grande balustrade est située à Vitrac (Dordogne), elle constitue l’entourage de la terrasse de l’hôtel-restaurant « Plaisance », propriété des familles Taverne/Delibie. Une photo du début du XXe siècle (1920 environ) montre la voie de chemin de fer qui passait devant l’établissement ainsi que la rocaille qui existait déjà. Nous connaissons l’auteur de la rocaille que j’évoquerai dans un prochain article.

Les portails.

Les portails font aussi l’objet d’une attention particulière pour les rocailleurs. Les photos de Labachellerie en Dordogne montrent les entrées de rocaille : deux portails sont composés de deux gros troncs, l’un deux est surmonté d’un linteau. Mme Gratadou, la propriétaire, m’explique que des éléments de décoration ont disparu, une hache, un champignon et une masse. L’ensemble fut réalisé par un rocailleur connu (dont je vais consacrer un article) au cours des années 1930. Dans la haie qui borde le terrain se dissimule une sculpture en pierre taillée de la main du rocailleur.

1 – Jean-Marc Caron, L’art des rocailleurs. Première partie : histoire (The art of rock decoration. Part 1: A history), L’Architecture vernaculaire (en ligne), tome 44-45 (2020-2021)
http://www.pierreseche.com/AV_2020_caron.htm

29 novembre 2020

art-des-rocailleurs-premiere-partie-histoire-jean-marc-caron.pdf