MAISONS – CHALETS

LES PARCS ET JARDINS (1)

“Les jardins privés ne sont pas les seuls à bénéficier des avancées technologiques. Les aménagements urbains se développent considérablement au cours de la seconde moitié du XIXe siècle, les parcs et jardins publics se multiplient. Durant la décennie de 1860 à 1870, les décors en rocaille sont très prisés. Citons, entre autres, le parc des Buttes Chaumont (2), sans doute le plus connu pour ses rocailles, aménagé entre 1864 et 1869 et ouvert au public en 1867 lors de l’exposition universelle. Des formations rocheuses (comme au bois de  Boulogne), des terrasses, des passerelles, arbres et souches d’arbres, barrières, clôtures, tables, bancs, chaises, ornent la plupart des parcs et jardins.

Georges Lefèvre, conducteur des ponts et chaussées, chef de circonscription des services techniques municipaux de la ville de Paris, publie en 1897 un fascicule intitulé Plantations d’alignement, promenades, parcs et jardins publics. Le sixième paragraphe concerne les « rochers, cascades, lacs, rivières, bassins, etc. », dans lequel il souligne que « l’ouvrier rocailleur doit connaître son métier et avoir du goût. La surveillance portera surtout sur la tendance à l’emploi de gros cubes de matériaux, alors que, la plupart du temps, il suffit de plaquages peu épais de maçonnerie, les enduits de ciment donnant seuls à l’ouvrage l’effet cherché. D’ailleurs, il est bon, pour les divers ouvrages du rocailleur, d’établir, préalablement à l’exécution, un modèle réduit au 1/10e, par exemple, que l’on remet à l’ouvrier et auquel il doit strictement se conformer : on évite ainsi les mécomptes. Les outils du rocailleur sont à peu près ceux du maçon. Les pierres utilisées sont celles trouvées dans le pays, et les mortiers sont ceux de chaux, ou de ciment ; les parements sont faits en ciment. Les maçonneries et les enduits des rochers, des piédroits et des voûtes, des grottes, des cascades, lacs, rivières, bassins, etc., sont exécutés dans les conditions fixées pour les autres travaux de ce genre ; mais, quand il y aura lieu à parementer des murs en rocaille, des harpes nombreuses seront laissées pour que les parements ne soient pas de simples plaquages pouvant se détacher à tout moment. Les stalactites se construisent, au moyen de formes en fil de fer suspendues par des tiges de fer scellées dans les voûtes des grottes, et dans lesquelles on injecte du ciment liquide ; on obtient avec plusieurs couches de ciment un bloc homogène. Les stalagmites sont construites en maçonnerie et parementées avec du ciment liquide »”

1 – Jean-Marc Caron, L’art des rocailleurs. Première partie : histoire (The art of rock decoration. Part 1: A history), L’Architecture vernaculaire (en ligne), tome 44-45 (2020-2021)
http://www.pierreseche.com/AV_2020_caron.htm

29 novembre 2020

2 – « Le légendaire gibet ayant disparu en 1789, les Buttes-Chaumont devinrent alors le réceptacle des immondices de Paris et le dépotoir des vidanges. Les carrières abandonnées servirent de retraite aux malfaiteurs. Le peu de sécurité du lieu, joint aux émanations putrescibles qui s’en dégageaient, éloignèrent forcément les habitants et furent un obstacle à l’extension de la ville de ce côté…», Jardins et parcs publics par Eugène Deny,
architecte-paysagiste, officier du Mérite agricole, président du comité de l’art des jardins à la Société nationale d’horticulture de France, Paris, imprimerie Alcan-Lévy, 1893.

art-des-rocailleurs-premiere-partie-histoire-jean-marc-caron.pdf